Ce guide pratique a pour objectif d'aider les propriétaires des logements des cités de Butte à entreprendre des travaux d'amélioration, d'isolation ou d'extension en alliant performance énergétique et qualité architecturale. 

Le quartier

La population de Villerupt est passée de 561 habitants en 1861, à 6 636 en 1911, pour répondre aux besoins de main d'oeuvre des deux usines sidérurgiques, Aubrives et Micheville, implantées en partie sur le territoire de la ville. C'est dans ce contexte de développement rapide que les cités de Butte ont été construites. Entre 1895 et 1905, les trois rues basses de Tilleuls, des Platanes et des Acacias, ont été construites de bas en haut pour les ingénieurs, les contremaitres et les ouvriers ; les trois rues hautes ont été construites entre les deux guerres.

Aujourd'hui, les cités de Butte participent à la mémoire de cette période industrielle prospère, et ce d'autant plus qu'elles sont omniprésentes dans les paysages de la vallée, par leur implantation sur la butte en six rangées de maisons qui surplombent le centre-ville. A ce caractère s'ajoutent leur nombre et le rythme régulier d'implantation répétitive du bâti, 300 logements répartis dans 150 maisons jumelées toutes espacées de plus ou moins 5 mètres. Pour profiter de ces atouts paysagers exceptionnels, les cités ont fait l'objet d'un remarquable plan de coloration réalisé dans les années 1980 par Bernard Lassus, alors jeune paysagiste qui aura par la suite une renommée internationale.

Les maisons bénéficient d'une exposition Est-Ouest, les façades sur jardins, côté vallée, étant soumises aux vents dominants toute l'année. Si les vents d'Ouest permettent de ventiler naturellement les logements en été, ils tendent à les rafraichir en hiver et à détremper les façades par temps de pluie, ces données étant à prendre en considération dans le cadre de projets de rénovations des maisons.

Les maisons

Accolées deux à deux, ces maisons jumelées forment de grosses bâtisses toutes identiques, répétées 150 fois dans la cité. A l 'origine, chaque maison disposait de deux niveaux habitables, au rez-de-chaussée et au premier étage, complétés par l'espace des combles et celui de la cave semi-enterrée qui donne sur le jardin ; chaque niveau dispose d'une surface au sol d'environ 35 mètres carrés, sur une largeur de travée de 4,50 mètres. Au fil du temps, les habitants ont aménagé ces espaces pour adapter leurs logements aux usages modernes, créant des sanitaires à l'étage ou parfois dans la cave, et créant une chambre supplémentaire dans les combles. Ils ont également isolé les murs, parfois par l'extérieur, mais généralement par l'intérieur, réduisant les surfaces intérieures.

Les murs des maisons, larges de 40 centimètres, sont constitués de moellons, avec des encadrements de baies en briques de laitier. Depuis la campagne de ravalement de façades des années 80 , de nouveaux ravalements ont été réalisés, parfois avec des peintures ou des enduits trop étanches qui ont provoqué des remontées d'humidité dans les logements, rappelant l'importance de traiter ces murs en préservant leur respiration. Ces ravalements ont aussi été faits en dépit du plan de coloration conçu à l'époque, contribuant à rendre le paysage de la cité moins homogène et soulignant l'intérêt de colorer sa propre maison en cohérence avec les caractères des lieux avoisinants, dans le respect de l'intérêt collectif.

Réalisé par le CAUE, la commune de Villerupt, la communauté de communes du Pays-Haut Val d’Alzette et l’agence A.COM’ARCHITECTES